Notre nouveau ministre de l’EN, fraîchement élu, annonce déjà la couleur. Une mesure d’apaisement va être prise : le décret Robien sur les décharges horaires dans le second degré va être retiré. Darcos a aussi des propositions sur « la situation morale et matérielle des professeurs en France » (voir rapport du même nom remis à Nicolas Sarkozy en mars 2007).

Mais attention, il y a une contrepartie : les salariés de l’EN et les syndicats devront accepter la « modernisation » : plus d’heures supplémentaires, suppression de la carte scolaire, concurrence entre les établissements, autonomie des établissements, service minimum dans les écoles en cas de grève, non remplacement d’un départ en retraite sur deux…

La porte est donc ouverte au syndicalisme réformiste de co-gestion que les syndicats SUD ont toujours dénoncé.

« Je m’appuierai fortement sur le dialogue social. Vos syndicats seront plus forts, mais aussi plus représentatifs et plus responsables. »
Cet extrait de la profession de foi du candidat Sarkozy mérite d’être traduit : le dialogue social c’est « venez discuter mais tout est déjà décidé » ; les syndicats « plus forts » sont ceux qui acceptent la co-gestion (avaliser les « réformes » en échange de clopinettes) et deviennent par conséquent « plus responsables », « plus représentatifs » en mettant en place un système de syndicalisation d’office. Les « réformes » passeront en favorisant les syndicats réformistes au détriment des syndicats de lutte.
Alors, les urnes ou la rue ?

Benjamin Garcia