Par Patrice Bégnana

Pour lutter contre les atteintes aux personnels dues aux élèves ou à leurs parents, Gilles de Robien vient d’avoir une idée formidable. Idée sérieuse, puisqu’il l’a présentée lors d’un séminaire gouvernemental du mois de novembre et l’a rendue publique le 8 novembre 2006. Quelle idée ? Ni plus ni moins que de faire payer les arrêts de travail des personnels aux délinquants.

« Dans tous les cas où il y a un responsable de violences, celui qui est responsable des violences doit supporter les coûts induits par ces violences ». « Cela peut être des salaires d’enseignants qui ne peuvent plus enseigner » , a-t-il estimé à l’issue du Conseil des ministres.

En bonne logique libérale, voilà un parfait exemple de bonne gouvernance. À l’heure où le ministre envoie au chômage nombre d’étudiants qui ne trouveront pas de postes dans l’éducation nationale pour faire des économies, on imagine sans peine une nouvelle niche de gains.

Aussi faut-il conseiller aux personnels de toujours avoir sur eux une fiche de paie. En effet, voilà un élément de dissuasion massif. À l’élève violent ou au parent qui “pète un câble”, quoi de plus calmant que la perspective de devoir verser le salaire d’un agrégé hors classe ! Nul doute que les coups reçus permettront de reprendre le travail dès le lendemain : voilà un jeu gagnant - gagnant tout à fait intéressant. Les débutants non inscrits dans un cours de self défense risquent plus.
Quant aux TOS, tant pis pour eux : ils ne sont plus fonctionnaires d’État.