Non au Contrôle en Cours de Formation en langues vivantes !

vendredi 7 juin 2013
par  Sud éducation 66

Le bilan de la généralisation des épreuves de CCF dans la voie professionnelle en CAP et en Bac Pro est sans appel. Pourtant, leur introduction dans les épreuves de langues (pour commencer  ?) dans les séries générales et technologiques est en route. Conséquences : alourdissement de la charge de travail, remise en cause du caractère national des diplômes, attaque contre les droits collectifs des salarié-e-s. La logique libérale des compétences personnalisées « à vendre » aux employeurs se poursuit.

Ne pas tout réduire à une épreuve ponctuelle terminale, qui fait jouer l’obtention d’un diplôme sur un seul examen  : l’idée peut paraître séduisante. Mais la multiplicité des épreuves liées aux différentes matières et l’existence d’épreuves de rattrapage au baccalauréat limitent déjà les risques liés à l’examen ponctuel. Et l’existence d’un dossier scolaire de l’élève présenté au moment du jury permet une prise en compte partielle du contrôle continu.
Il y a sans doute des choses qui peuvent être améliorées en la matière. Mais avant de
commencer à étendre un dispositif, le Contrôle en Cours de Formation (CCF), il vaut peut-être la peine de faire un bilan de son application dans les lycées professionnels, où il existe depuis plusieurs années. Le bilan en est éloquent.

Bilan du CCF dans la voie professionnelle

Dans la voie professionnelle, toutes les disciplines sont concernées par la mise en place
des CCF qui désorganisent les établissements et alourdissent la charge de travail des personnels enseignants, administratifs et de Vie Scolaire. Les difficultés à coordonner les modalités des épreuves pratiques, orales, écrites, sur dossier, sur table,
individuelles, collectives, d’une durée variable, sont telles que cela entraîne des situations de
souffrance au travail et un absentéisme record chez les élèves. Les épreuves de CCF réduisent d’autant le temps consacré à l’enseignement.

Attaque contre les diplômes nationaux

À l’encontre de toute notion d’impartialité logiquement associée aux modalités d’épreuves
sanctionnant un diplôme national, dans le cadre du CCF l’enseignant-e élabore, organise, fait passer les épreuves à ses propres élèves qu’il note et certifie sans aucun regard extérieur.
Comment, dans ce contexte, évaluer en fonction d’exigences nationales sans se laisser parasiter par des critères « locaux  » comme par exemple, le niveau global de la classe et la nature privilégiée de la relation entretenue avec ses élèves ?

Une atteinte aux droits des salariés

Les épreuves de CCF s’inscrivent dans la logique du Livret Personnel de Compétences et de la loi n °2009-1437 du 24/11/2009 relative à l’Orien-tation Formation Professionnelle Tout au Long de la Vie (OFPTLV). Ces dispositions visent à démanteler les conventions collectives au profit d’une négociation individuelle à partir, non plus de grilles de salaires établies en fonction de diplômes nationaux, mais d’un kit de compétences personnalisées « à vendre  » aux employeurs potentiels… tout au long de la vie !

SUD éducation.