PLAN SOCIAL CHATEL DANS L’ÉDUCATION NATIONALE

jeudi 16 décembre 2010
par  Sud éducation 66

Par Michel Benkemoun (merci à Sud Éducation 12)

Luc Châtel a chargé les inspecteurs d’académie et les recteurs de « dégager des gisements d’emploi possibles », c’est-à-dire de lui trouver des milliers de postes à supprimer. Le détail de ces recommandations ministérielles est effrayant !

Avec 16 000 suppressions de postes annoncées pour la rentrée prochaine alors que 60 000 élèves sont attendus dans le seul second degré, l’Education nationale qui a perdu plus de 50 000 postes depuis l’élection de Sarkozy doit encore en sacrifier 32 000 dans les deux années à venir ! Comment ?

1° En modifiant les seuils d’ouverture et de fermeture de classes donc, en augmentant le nombre moyen d’élèves par classe. Par la fermeture d’écoles et par des regroupements, l’augmentation moyenne est aussi envisagée. Pour les communes ayant plusieurs écoles, le calcul par commune est préconisé (quelle école subira la fermeture, à quel prix ?). Disparition des ZEP (effectifs réduits). Et au bout de cette logique resurgit le spectre des EPEP (Établissements Primaires d’Enseignement Public), gérés par les collectivités territoriales ! Le pédagogique perd tout pouvoir… au profit comptable de la rigueur !

2° En organisant la formation continue en dehors du temps scolaire. La formation continue est devenue inexistante. Les postes de Brigades de Formation Continue (BFC) vont disparaître ! Nous avons droit à une semaine de formation par an sur le temps de travail mais l’offre n’existant plus… La destruction de la formation initiale (Masterisation) a détruit les dernières offres existantes.

3° En ayant recours à des intérimaires pour assurer les remplacements. Contrats précaires sans formation, sans développement de carrière.

4° En « diminuant » le taux de scolarisation des enfants de deux ans. Le ministère va jusqu’à affirmer qu’elle « ne constitue pas un avantage évident (…) par rapport à d’autres modes de gardes alternatifs ». La scolarisation à deux ans est donc considérée comme un « mode de garde » auquel il faudrait « trouver une alternative »…

5° En sédentarisant les enseignants « hors la classe » ce qui se traduit :
- par la suppression des maîtres G, des maîtres E et la mise en extinction des psychologues scolaires. En supprimant progressivement les titulaires remplaçants.
- en détruisant le tissus associatif partenaire de l’école et en rapatriant les « mis à disposition » de l’USEP, la FOL, l’OCCE, le CASNAV, …

6° En mettant en place la possibilité de licencier les fonctionnaires. Exceptionnellement… au début !

Même les inspecteurs d’Académie s’en émeuvent dans un communiqué de presse, « On ne peut réduire les réformes au seul objectif de la réduction de la dette de l’État… Aujourd’hui dans l’Éducation nationale l’élève ne semble plus être au centre du système. »
Un communiqué de presse c’est bien, mais qu’ils fassent la grève des retenues pour fait de grève et on se chargera du reste ! Et si on relevait la tête…

C’est pourtant l’École de la République, l’École de l’Égalité des chances, Notre École qui est mise en morceaux, dépecée, vendue, détruite. Les morceaux les plus rentables sont « externalisés » vers le privé (soutien, psycho, orientation, …), le privé qui triera les morceaux en décomposition. Une vraie école à deux vitesses, enfin !

Nous n’avons pas le droit de laisser faire cela !