RAPPORT THARIN ET ORIENTATION

dimanche 9 octobre 2005
par  Sud éducation 66

Bien que regrettant qu’il n’y ait pas d’évaluation de l’efficacité des COPsy, Mme Tharin (député du Doubs), qui ne manque pas de nez, sait que ceux-ci sont incompétents, inefficaces (forcément), et de surcroît « plus ou moins actifs », ce qui est peut-être un moindre mal, vu, à l’entendre, l’incurie des services.

Derrière cette critique radicale, c’est en fait la spécificité des services d’orientation tels qu’on les trouve en France qui est mise à bas : enseignement de la psychologie, titre de psychologue pour les COPsy, et finalement statut de fonctionnaire. Car sinon comment justifier que le recrutement soit chaque année revu à la baisse, alors que dans le même temps les parents n’ont jamais été aussi demandeurs de conseils pour leurs enfants en matière d’orientation ?

Parce qu’il est intolérable pour les libéraux qui nous gouvernent qu’il puisse exister des services d’orientation gratuits, ouverts à tous, et surtout indépendants de tout intérêt privé. Des services d’orientation qui ne placent pas l’économie au centre de leurs préoccupations, mais l’individu ; des services d’orientation qui ne sont pas là pour faire la promotion de tel ou tel corps de métier ou de tel ou tel secteur soi-disant florissant…

Au-delà de leur soi-disant manque de professionnalisme, c’est le contenu de la formation des COPsy qui ne convient pas à Mme Tharin. Une formation qui, selon elle, serait trop centrée sur la psychologie et pas assez sur l’entreprise.

Car les conseillers sont totalement « ignorants des difficultés d’insertion professionnelle des jeunes », ont une totale méconnaissance du marché du travail, de l’entreprise, et de la réalité économique. C’est vrai, les COPsy vivent en dehors du monde, et n’ont jamais affaire à des gens touchés de plein fouet par le chômage, …à moins qu’ils ne soient eux-mêmes responsables des millions de chômeurs, malheureux anciens élèves « mal orientés ».

La réalité, c’est que Mme Tharin, comme ses acolytes, rêve d’une société où chacun doit s’employer à être corvéable à merci, adaptable à toutes les situations, et surtout rentable. Et dans ces conditions, il est en effet urgent de se débarrasser des personnels dont le métier consiste non seulement à informer sur les réalités économiques (et n’en déplaise à Mme Tharin, les COPsy le font), mais aussi à écouter, accompagner, dans le respect de la personne et de ses projets.

Marie-Laure Gayerie - COPsy