APPRENTISSAGE A 14 ANS : LA MACHINE A REMONTER LE TEMPS

mercredi 9 novembre 2005
par  Sud éducation 66

Depuis l’ordonnance du 6 janvier 1959 du gouvernement du général De Gaulle portant prolongation de la scolarité obligatoire à 16 ans, l’évolution du système éducatif français, au moins dans ses intentions, était celle d’une ambition éducative pour tous, d’une élévation générale du niveau.

Force est de constater que la flambée de violences dans les quartiers de relégation de la misère sociale aura permis au gouvernement de manifester clairement son projet « moderniste » : le retour au capitalisme du XIX° siècle ! Car, l’idée d’un retour à l’apprentissage à partir de quatorze ans, même accompagnée du retour aux subventions pour les associations de quartiers diminuées ou supprimées depuis 2002, montre à l’évidence la volonté de réserver l’éducation à une minorité.

Il ne s’agit nullement comme d’aucuns pourraient le croire de permettre à des jeunes qui ne seraient pas “adaptés” à l’enseignement général de trouver une voie de promotion.

Il s’agit d’entériner les dégâts du chômage et des carences éducatives, de faire payer à ceux qui la subissent les effets d’une politique concertée. La diminution des maigres moyens alloués aux Zones d’Education Prioritaires, une politique de chômage de masse, un déficit budgétaire et un endettement de l’Etat dus en partie aux cadeaux fiscaux faits aux plus fortunés et la précarisation générale de la vie « justifieront » cette mise au travail dès 14 ans.

Qu’elle soit ou non mise en œuvre, cette idée montre à l’évidence que l’enseignement professionnel public n’aura pas les moyens de l’ambition éducative.