Par Ariane Augé

Pauvre,
Raide,
Embêté par le
Chômage.
Ah ! Que la vie est
Rude,
Injuste et
Trompeuse !!!
Eh oui !

Toutes les trois semaines, ou tous les mois, ou tous les mois et demi (ça ne dépend vraiment pas d’elle !), Lucie se rend à l’ANPE du Boulevard Kennedy, à Perpignan. Elle aime ça, Lucie, aller à l’ANPE. Des gens heureux ! Un accueil chaleureux ! Et cette façon qu’IL a de lui parler :

« Et qu’est-ce qu’ELLE a fait ? ELLE a envoyé 142 lettres de motivation et ELLE a 130 réponses négatives, 10 « peut-être » et 2 « on verra »… ELLE a passé quatre entretiens sans suite… Bon, ben, va peut-être falloir qu’ELLE se reconvertisse… »

Et si Lucie n’a pas envie de se reconvertir ? Si, à trente balais, après avoir fait quinze petits boulots, elle avait envie de continuer à penser qu’elle pourrait, peut-être, un jour, trouver un travail qui se rapproche de ce pour quoi elle a été formée, fait des stages et bossé pendant un certain nombre d’années ?

Surtout Lucie n’a pas le choix. Elle continue à venir, au gré des courriers de convocation, quand ça les arrange, eux… En tout cas jamais elle. Et elle les parcourt, ces cent cinquante bornes qui la séparent de Perpignan.

Ah ! Oui ! Car Lucie habite Montpellier. Bien sûr, elle n’a pas un rond pour faire ses aller-retours, même si elle dispose de la carte SuperPrécaire de la SNCF. Mais ils ont refusé de transférer son dossier là-bas. Ils ont dû se dire :

« Bon, elle finira bien par se lasser. Et si elle ne vient plus, ben on pourra la radier d’office. C’est bien, ça fera baisser les chiffres du chômage. C’est pratique avant les élections, non ? »
L’Assemblée Générale du 13 décembre 2006 de Sud Éducation aura pour thème de débat : la précarité.

Le mercredi soir, à partir de 19h00, se réunit le collectif « Précaires en colère », au local ASTI-CIMADE, en face de la médiathèque, à Perpignan. Il prépare actuellement des actions qui se dérouleront sur les marchés de Noël, à partir de la mi-décembre.