« CASSE-TOI ALORS, PAUVRE CON ! »
par
Par francis Maury
Petit rappel chronologique :
Le 31 janvier 2004, un manifestant lance à Nicolas Sarkozy : « retourne en Chine, espèce de Hongrois » ; jugé en comparution immédiate et il est condamnée à un mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris.
Le 7 février 2004, un homme de 21 ans lance : « Sarkozy, va niquer ta mère ! »…
Il sera immédiatement interpelé par la police et placé en garde à vue, puis condamné à un mois de prison ferme en comparution immédiate le 11 février.
En janvier 2007, un jeune de 19 ans lance : « Je nique Sarko, le fils de pute ! ». Il sera condamné à quatre mois de prison ferme en août 2007.
En novembre 2007, six hommes ont été condamnés à des peines de détention allant de trois mois avec sursis à six mois fermes pour avoir réalisé un clip pendant les émeutes de 2005, dans lequel certains d’entre eux proféraient des insultes à l’égard de Nicolas Sarkozy autour d’une voiture en flammes à Elancourt (Yvelines)…
Le 06 novembre 2007, lors de sa visite aux marins pêcheurs du Guilvinec, un marin pêcheur, l’avait insulté. Notre président avait répliqué par : « C’est toi qui as dit ça ? Ben descends un peu le dire, descends un peu… ». Réponse : « Si je descends, je te mets un coup de boule »… Il fut alors arrêté par L es services de sécurité… Affaire classée sans suite.
Le 23 février 2008, Nicolas Sarkozy prend un bain de foule au Salon de l’Agriculture. Dans la cohue, il serre la main de toutes les personnes proche de lui… Soudain, un visiteur d’un certain âge lance un : « ah non, touche-moi pas… » Nicolas Sarkozy répond : « Casse-toi alors… ». Le visiteur enchaîne par un : « Tu me salis ! » Le Président conclut par un : « Casse-toi alors, pauvre con… »
Cette vidéo a sinon fait scandale, du moins battu des records d’audience sur Internet.
(Voir les liens en fin d’article)
De quel droit le chef de l’Etat refuse-t-il la visite du salon à un citoyen qui n’a pas envie de lui serrer la main ?
Il existe des lois protégeant le président, mais également les ministres. Existent ainsi l’« outrage à la fonction de président de la République », mais aussi l’« outrage à personne dépositaire de l’autorité publique »… On l’a lu plus haut, la loi s’applique !
Sera-t-il bientôt nécessaire d’amender la loi pour introduire un article sur l’« outrage par personne dépositaire de l’autorité publique » ?
Nicolas décomplexe vraiment le nouveau langage politique ; mais cette fois-ci c’est la province qui montre l’exemple ; jeudi 21 février, au cours du dernier face-à-face avec Alain Rousset sur TV7, Alain Juppé répond à la question « que ferez-vous en cas de défaite ? »... par un grand bras d’honneur ! Sous-entendu « allez vous faire f... ». C’est très élégant, exactement du même degré : mépris et vulgarité. Nicolas bouscule les habitudes, celle-ci méritera d’être inscrite dans les futurs manuels de morale républicaine ! Je ne suis pas sûr que notre président n’ait pas, lui aussi, besoin de leçon de morale concernant les différents niveaux de langage !
Liens Internet
Au salon de l’agriculture :
http://www.news-de-stars.com/video/nicolas-sarkozy-insulte-un-agriculteur_art2048.html
