Des papiers pour tous... pour tous les sans-papiers

jeudi 1er janvier 2004
par  Sud éducation 66

Depuis mars 1996 et l’occupation de l’église Saint Ambroise (Paris 11ème) un mouvement massif de régularisation des Sans-Papiers a émergé. Des collectifs et des comités de soutien se sont créés un peu partout en France. Ils luttent pour une régularisation de tous les Sans-Papiers et pour que cesse la mise en application de lois, édictées par les gouvernements successifs, qui restreignent les conditions d’accès à un statut régulier.

A la suite des lois Pasqua-Debré (1996) et Chevènement (1998), l’ordonnance du 2 novembre 1945 (sur l’entrée et le séjour des étrangers en France) vit sa nième réforme avec le projet de loi déposé par Sarkozy en juillet 2003. La réforme qui se met en place s’inscrit dans la continuité des précédentes. Elle peut se résumer en quelques mots : l’obsession de la lutte contre la clandestinité, une overdose de surveillance, de suspicion systématique et de contrôle. Elle méconnaît directement des droits fondamentaux comme le respect de la vie privée et familiale et la liberté d’aller et de venir.

La situation qui est faite aux Sans-Papiers depuis des années est scandaleuse. Ils vivent dans des conditions très précaires, dans la peur permanente d’être arrêtés et expulsés. En privant ces hommes et ces femmes de tout droit (le droit de travailler, le droit d’être soignés, .) les gouvernements leur ôtent toute dignité. Refusant l’application de critères très restrictifs d’accès à un statut « régulier » de leur séjour en France, les différents collectifs et comités de soutien s’organisent pour lutter contre les aspects discriminatoires et inhumains des politiques d’immigration et d’asile successives.

A Perpignan Nasr Eddine Berrached, « Nasser », porte parole du Collectif des P.O., depuis octobre 2002, a été arrêté le 30 août 2003 et expulsé presqu’ aussitôt. Pour le Comité de soutien perpignanais, cette expulsion, venant après de très nombreuses autres, prouve qu’il y a une volonté délibérée de la Préfecture et des Institutions de mettre en application les décisions politiques émanant du Ministère de l’Intérieur. Le Mouvement des Sans-Papiers continue, malgré les intimidations.

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