ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES DE DÉCEMBRE 2005 : TENTATIVE DE BILAN

vendredi 10 février 2006
par  Sud éducation 66

Le 6 décembre ont été élus les représentants du personnel aux commissions administratives paritaires nationales, académiques et départementales.
Chaque corps a eu ses élections : instits/PE, certifiés, agrégés, PLP, EPS, CE EPS, DCIO COP, CPE, PEGC, MI-SE, chaires supérieures. Face à cette multitude de corps se sont présentés quelques syndicats corporatistes qui ne syndiquent que les professeurs d’EPS ou que les professeurs de Lycées professionnels. Le diviser pour mieux régner voulu par l’administration fonctionne à merveille.
Pourquoi différencier ces personnels ? SUD éducation a choisi d’être un syndicat inter catégoriel et revendique un corps unique.
La participation (61%) est en baisse de 6.3% dans le premier degré et de 3% dans le second degré. C’est un signal fort lancé à tous les syndicats. Si cette baisse continue le quorum de 50% ne sera pas atteint dans certains départements.
Au niveau national, SUD éducation (+0.7%) fait partie des deux syndicats qui progressent le plus avec la FSU (+1.2%) et garde un élu à la CAPN des certifiés. A noter, une forte progression chez les Dcio COP : 8% (+2.1%), les certifiés : 6.55% (+1.1) et les pe instits : 5.5% (+0.6).
Pour l’ensemble des académies, SUD a maintenant 50 élus CAPA et CAPD au lieu de 37 élus en 2002.
Avec 5.44% des voix Sud est 6ème organisation nationale sur 11. Ces résultats sont plutôt positifs pour un syndicat qui a des sections dans presque tous les départements mais qui n’a pas réussi à présenter des listes dans toutes les régions. Malgré tout, nous espérions une progression plus importante suite aux grèves du printemps 2003 où SUD éducation a rencontré un écho très positif dans les assemblées générales de personnels. Le temps est passé par là. Deux ans et demi après certains ont la mémoire courte ou ont été découragés par une grève qui a échoué.
Ce scrutin ne change pas grand-chose au niveau de la représentativité des organisations syndicales. Par contre, le SGEN-CFDT paye l’attitude de sa confédération et chute de 2.1%.

Dans l’académie de Montpellier, tous corps confondus, SUD éducation est 3ème organisation avec 7.2% (chiffres CAPN). Nous gardons notre élu chez les certifiés : 7.45% (+1.4%). A noter : 11.9% chez les Dcio Cop (+2.55%), CPE : 5.4% (+2%) et Agrégés 5.2% (+0.6%).
Dans les P.O., tous corps confondus, SUD éducation est 3ème organisation avec 8.2% !
Dans le second degré, nous totalisons 29.4% chez les Dcio COP ! CPE : 9.4%, Certifiés : 8.6% (avec une forte présence dans les lycées), Agrégés : 5.6%, PLP : 4.8%.
Dans le premier degré, SUD éducation 66 présentait pour la première fois une liste à la CAPD. Nous obtenons 9.2% des voix. Le dernier siège nous a échappé de peu. Il faut signaler le mode de calcul très avantageux pour la liste ayant obtenu le plus de voix. En effet, un calcul au meilleur reste plutôt qu’à la meilleure moyenne aurait permis d’octroyer le dernier poste à SUD. Le calcul au meilleur reste se pratique pourtant aux élections des Conseils d’Administration des Etablissements du secondaire ! Le SNUipp, qui perd 6.2% conserve ses 5 sièges et le SE (+0.9%) garde ses 2 sièges.
SUD éducation regrette de ne pas avoir obtenu de poste. L’arrivée d’un nouveau syndicat à la CAPD était nécessaire pour lutter contre la co-gestion ambiante (1).

Les résultats de ces élections sont très encourageants pour les adhérents, sympathisants ainsi que pour l’Equipe Syndicale de SUD éducation 66. Même si, pour SUD éducation 66 (créé en 2003), les élections ne sont pas une finalité, ils nous confortent dans nos orientations et dans nos luttes. L’école ne doit pas devenir un marché de main d’œuvre prêt à l’emploi mais un lieu où l’on forme de futurs citoyens responsables capables de penser, d’avoir un esprit critique face à une mondialisation libérale prétendument inéluctable. C’est dans un syndicalisme inter catégoriel de lutte que nous nous inscrivons. C’est aussi dans le champ de l’interpro au sein de Solidaires qu’il faut combattre pour un service public de qualité garanti pour toutes et tous, pour l’égalité par le haut entre salariés du public et du privé, pour le respect du droit du travail et l’abolition de toutes formes de précarité.

Benjamin Garcia

(1) Co-gestion : système qui permet de résoudre les conflits avec l’administration par la négociation du donnant-donnant.