Le catalan, on en parle ?

lundi 20 septembre 2021
par  Sud éducation 66

Eva Delgado et Pablo Bonat

Mercredi 10 février a eu lieu le rassemblement pour la défense de l’enseignement du catalan devant la DSDEN des PO. Il a été organisé grâce à l’appel de l’intersyndicale – SUD Éducation, SNES, CGT, FO – et de la FCPE. C’est une première concernant les langues régionales dans notre département.

Lors de ce rassemblement, une délégation a été reçue et a pu faire part au DASEN de notre inquiétude concernant la situation de l’enseignement du catalan. Les revendications étaient les suivantes : le respect de la circulaire nº2017-072 du 12-04-2017, l’obtention des moyens nécessaires pour pouvoir proposer un enseignement de qualité et des heures fléchées pour assurer l’enseignement des disciplines non linguistiques.
Voilà le genre de réponses auxquelles nous avons eu droit de la part du DASEN :
• Le catalan serait surdoté par rapport au nombre d’élèves et en comparaison avec l’occitan.
• Le catalan devrait être considéré comme une langue vivante et non comme une langue patrimoniale.
• Les enseignants de catalan doivent arrêter de voir leurs élèves uniquement comme de futurs enseignants de catalan et orienter leurs formations vers le monde professionnel.

De plus, pour le DASEN, tout est possible ! Dans sa logique strictement comptable, il met au même niveau deux heures et trois heures octroyées à l’enseignement du catalan par semaine. Aurions-nous mal lu la circulaire ? Il semblerait qu’elle attribue bien trois heures d’enseignement de catalan par semaine pour les sections bilingues. Des élèves de plusieurs niveaux peuvent être regroupés. Il est même possible d’enseigner les DNL en mélangeant des élèves qui font catalan avec d’autres qui n’en font pas. Pour nous, dans la pratique et dans une logique pédagogique, ce qu’il avance comme une évidence est une plaisanterie de mauvais goût, de mauvaise foi, voire les deux. Nos élèves sont bien réels et nous refusons de les traiter comme des numéros.

Les réponses du DASEN sont une démonstration de la gestion aléatoire de l’enseignement du catalan par l’institution. Cette gestion dédaigne les élèves et les parents qui font le choix de cet enseignement. Elles contredisent les déclarations favorables à l’enseignement des langues régionales qui n’ont jamais été suivies de la mise en œuvre d’une vraie politique de développement. La création de l’Office Public de la Langue Catalane (avec la participation des collectivités territoriales et de l’Éducation nationale) permet toutefois de compenser cette dynamique.
Loin d’être une exception, ce manque de considération n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de ce que nous subissons tous dans nos établissements : les dotations horaires en baisse, la dégradation de nos conditions de travail, les ordres et contre-ordres que nous apprenons par la presse, les économies à hauteur de 200 millions d’euros que notre ministre a réalisées sur le budget de l’Éducation nationale…

Nous considérons l’enseignement du catalan et des autres langues régionales comme un choix primordial proposé aux élèves et demandons donc de la cohérence quant aux moyens développés pour faciliter leur enseignement dans tous les établissements.