Nicolas Pierre

Les acquis des élèves rentrant au CP ont été évalués fin septembre en français et en mathématiques. Présentées et imposées par le ministre le 28 août, on peut se demander quels en sont les objectifs et pourquoi cette précipitation…

Ces évaluations étaient accessibles par tous sur le portail éduscol ; chaque parent pouvait donc préparer son enfant pour qu’il réussisse ! En ces temps de compétition dès le plus jeune âge, il aurait été judicieux que les enseignants en aient été les seuls destinataires.

Anxiogènes pour des élèves déjà impressionnés par leur passage à la « grande école », fastidieuses pour nos collègues de CP obligés de transmettre les résultats à leur Inspecteur de l’Éducation Nationale, elles sont censées aider au « pilotage de l’action pédagogique, de la formation et de l’accompagnement des enseignants ». On peut s’interroger sur la pertinence et la fiabilité d’évaluations uniquement écrites pratiquées si tôt dans l’année et ne concernant que le français et les mathématiques.

On peut enfin s’inquiéter de leur utilisation à des fins de classement des écoles si les résultats sont donnés au grand public et aux médias, comme c’est déjà le cas pour le brevet et le bac… ou comme lorsque certains hebdomadaires publient le palmarès des meilleurs hôpitaux pour permettre aux usagers de choisir leur établissement de soin !

L’école n’est pas entreprise, les élèves ne sont pas des marchandises !

Pour aller plus loin, lire : La tyrannie de l’évaluation d’Angélique del Rey aux éditions de la découverte (2013) et L’évaluation, une menace ? sous la direction de F. Butera aux éditions PUF (2011).