Respectons l’identité de genre de nos élèves !

lundi 31 janvier 2022
par  Sud éducation 66

Marc Anglaret

Le 29 septembre dernier est parue une circulaire du ministère de l’Éducation nationale intitulée « Pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire »1. Disons-le clairement : pour SUD éducation, cette circulaire va dans le bon sens, mais ne va pas assez loin.
Elle a le mérite de rappeler deux évidences :
-  « Les institutions de santé, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS), reconnaissent que la non-congruence entre le genre de naissance et le genre vécu ne constitue ni un trouble psychiatrique ni une pathologie. »
-  « L’École, en tant que service public fondé sur les principes de neutralité et d’égalité, se doit d’accueillir tous les élèves dans leur diversité et de veiller à l’intégration de chacun d’eux avec pour ambition de leur permettre de réussir leur parcours scolaire. Elle promeut le respect d’autrui. »
Cette circulaire rappelle également la nécessité de la vigilance à l’égard de toute forme de moquerie, discrimination, harcèlement ou violence de la part des autres élèves… ou des personnels. Elle nous semble enfin faire preuve de bon sens en invitant les personnels à tenir compte autant que possible des souhaits des élèves trans pour ce qui concerne « les lieux d’intimité », qui sont souvent non mixtes : toilettes, vestiaires, douches et chambres d’internat. En effet, selon les cas, les élèves trans peuvent par exemple souhaiter avoir des lieux individuels, ou collectifs et conformes à leur nouvelle identité.
C’est sur le changement de prénom que l’on peut regretter la frilosité du Ministère. S’il est rappelé que le changement d’état civil, indépendant de toute forme de transition physique, est un droit pour les personnes trans, le changement de prénom d’usage dans l’établissement (par exemple pour les listes d’appel) est soumis à l’accord des deux parents. Autrement dit, les élèves trans dont au moins un parent est dans l’opposition ou le déni face à leur nouvelle identité voient celle-ci niée une deuxième fois à l’école.
En un mot, M. Blanquer, sur les élèves trans : « En progrès, mais peut mieux faire… »


1. https://www.education.gouv.fr/bo/21/Hebdo36/MENE2128373C.htm