Quand un supermarché finance une école…

lundi 19 mars 2018
par  Sud éducation 66

Nicolas Pierre

Lors de la réouverture du supermarché Lidl de Reynes après des travaux d’agrandissement, l’école de ce village du Vallespir a récolté 2593,50 € par l’intermédiaire de l’association des parents d’élèves. Le principe était simple : le supermarché s’était engagé à reverser par client une part modique de leur ticket de caisse.

Petit rappel  :

Le financement des écoles maternelles et élémentaires publiques provient de diverses sources : la commune, l’État, la caisse des écoles et la coopérative scolaire, ainsi que les parents d’élèves directement ou via une association.
Les ressources de la coopérative scolaire proviennent du produit de ses activités (fête d’école, kermesse, spectacle…), de dons, de subventions et de la cotisation de ses membres. Les versements à la coopérative scolaire sont volontaires. La participation des parents n’est pas obligatoire et ne peut en aucun cas être exigée.
Une association de parents d’élèves peut bien sûr participer par des dons à la coopérative scolaire au financement d’activités organisées par l’école. Elles doivent être facultatives : sorties scolaires avec nuitées, sorties scolaires dépassant les horaires de la classe… Il faut juste veiller à ce qu’aucun élève ne soit écarté pour des raisons financières.
L’opération réalisée dernièrement par cette école n’est donc pas illégale, mais est-ce moral d’indiquer à des consommateurs dont certains sont élèves ou parents d’élèves, qu’ils peuvent faire une bonne action pour leur école en effectuant leurs achats dans ce supermarché ?
Est-ce moral pour des projets scolaires de collecter des fonds auprès d’un groupe de distribution a fortiori caractérisé par des conditions de travail particulièrement difficiles (pénibilité, cadences, harcèlements, licenciements conduisant parfois à des suicides) ?

Nous, à SUD éducation, revendiquons que l’école n’est pas une entreprise, l’éducation n’est pas une marchandise. Nous, à SUD éducation, refusons que de l’argent privé finance l’école publique.