QUELQUES NOUVELLES DES COPSY...
par
Par Marie-Laure Gayerie
Le dernier rapport en date concernant les COPsy nous vient de M. Reiss, député UMP du Bas-Rhin, et se décline en quatre propositions :
1) suppression du titre de psychologue avec un recrutement élargi à toutes les licences (actuellement seule la licence de psychologie permet de se présenter au concours),
2) suppression de la formation actuelle de deux ans en une période probatoire d’un an, à l’issue de laquelle le conseiller se retrouve affecté dans un lycée ou collège, sous l’autorité du chef d’établissement (et non plus du directeur de CIO),
3) la mission principale des conseillers doit être centrée sur le monde économique, les entreprises, les formations et leurs possibilités d’insertion professionnelle,
4) la diminution de moitié du nombre de CIO, avec restructuration des services et finalement régionalisation des CIO restant.
Ces différentes propositions, si elles peuvent paraître anodines, sont pourtant remarquable à plus d’un titre.
Tout d’abord quant à la place de la psychologie dans le système scolaire : en enlevant le P de psychologue aux futurs conseillers d’orientation, c’est non seulement la présence de psychologue dans le second degré qui est visée, mais c’est aussi une fois de plus la négation des processus psychologiques à l’œuvre dans le processus de choix d’orientation.
En limitant la fonction de conseiller à celle d’un spécialiste des milieux économiques (ce qu’il est cependant par ailleurs), c’est laisser croire aux élèves et à leurs familles qu’en s’informant mieux ils ne connaîtront pas de problèmes d’insertion, donc de chômage. C’est aussi laisser croire que le monde du travail est totalement maîtrisable et donc facilement prévisible, ce que contredisent totalement non seulement toutes les études du CEREQ (Centre d’Etude et de Recherche sur l’Emploi et les Qualifications), mais aussi les déclarations des chefs d’entreprises qui se disent incapables de faire des pronostics de recrutement à plus de 5 ans.
Mais c’est aussi nier les capacités d’innovation et de création des individus en tant que sujet.
Mais toutes ces brillantes idées ne peuvent vraiment se comprendre qu’à la lumière du nombre de recrutement de COPsy (qui ne cesse de diminuer), et de l’élargissement des missions des enseignants (qui ne cessent d’augmenter !).
Dans le même temps, diminuer le nombre de CIO revient à détruire le « grand service public d’orientation » existant tout en nous expliquant qu’il est urgent d’en créer un.
Détruire la profession de COPsy en l’amputant d’une partie de ses missions, en réduisant tout à la fois la qualité et la durée de sa formation, tout en déclarant que n’importe quel autre agent de la fonction publique peut remplir ces nouvelles missions, c’est faire la part belle aux cabinets privés qui ne cessent de se développer alors qu’aucune obligation de formation n’existe en ce qui concerne le personnel de ces « officines ».
Derrière toutes ces déclarations, ces soi-disant volontés de rationalisation, d’efficacité, d’amélioration du service public, le seul véritable objectif qui semble crédible est bien celui de la disparition des fonctionnaires d’État.
Mais est-il encore besoin de le mentionner ?