UNE AVANCÉE SIGNIFICATIVE...

dimanche 18 décembre 2011
par  Sud éducation 66

Par Michel Benkemoun

Au début de l’année, une centaine de contrats aidés de personnes assurant une aide administrative dans les écoles ont été supprimés dans les Pyrénées-Orientales. Ceux conservés ont certes été répartis dans les écoles ayant le plus de classes, mais ayant aussi le plus de décharges de direction.

Face à cette situation, les directeurs ont décidé, avec raison, de se mettre en « grève du zèle » pour exprimer leur impossibilité de répondre aux demandes croissantes de l’inspection (enquêtes, gestion informatique, paperasses diverses, …).

Les directeurs ont gagné… le droit de ne pas faire une partie des heures d’aide personnalisée (deux heures par semaine) pour les convertir en heures administratives. C’est vous dire le peu de cas que fait notre hiérarchie de cette aide personnalisée, si chère à ses yeux !
Plus on a de décharges, plus on a gagné d’heures administratives ! Le contraire aurait été plus logique, surtout pour ceux qui n’ont pas de décharges et qui ne sont pas près d’avoir un aide administratif tout en ayant autant d’enquêtes, etc., à faire.

Ces heures sont des heures d’enseignement, des heures dues aux élèves, supprimées au profit de la gestion administrative. Cela les arrange bien car cela ne leur coûte rien, pas un euro !

Et ce après avoir déjà supprimé deux heures d’enseignement pour tous. Voilà un bel exemple de la gestion comptable qui, comme pour les postes, est devenue le mode d’administration de l’Éducation nationale. Le pédagogique ne compte plus, les élèves encore moins…

Le plus dérangeant, c’est que certains syndicats commencent à penser comme notre administration et en arrivent à considérer cet accord comme une victoire ou une avancée.

Des heures d’enseignement transformées en heures administratives, ce n’est pas une victoire c’est une régression pour nos élèves, nos écoles, notre métier.

Cela permet de faire passer la pilule de la suppression de plus de 100 postes d’aides administratifs.

Voilà comment on désamorce une vraie revendication au détriment du pédagogique.

C’est révélateur du mépris qu’a notre hiérarchie pour l’enseignement !