Encore une nouvelle réforme de l’éducation prioritaire
par
Par Emmanuel Peroy
Après une période d’expérimentation touchant une centaine d’établissements, à la rentrée 2015, est donc généralisée dans toute la France la réforme de l’éducation prioritaire avec la transformation des ZEP, RAR et autres RRS en REP et REP+.
Cette énième réforme de l’éducation prioritaire portera-t-elle ses fruits ? Nous pouvons en douter. Exemple en est pris avec ce qui arrive au collège Marcel Pagnol. Ce collège devient REP+ à la rentrée prochaine. Cela veut-il dire, comme on pourrait le penser, des moyens en plus ? Certainement pas. Côté vie scolaire ? Aucun•e Assistant•e d’Éducation supplémentaire. Côté médical et social ? Aucun poste d’Assistant•e Social•e ou d’infirmier•e en plus. Côté profs ? On aurait pu penser que l’effort allait porter là-dessus. Mais il n’en est rien. Quasiment aucun poste réel créé comme on a pu nous le laisser croire un temps. Cette nouvelle réforme de l’éducation prioritaire instaure pour les collèges REP+ une pondération pour les heures d’enseignement de 1,1, ce qui veut dire qu’un certifié, au lieu de faire 18 heures ne doit plus en faire que 16,2 ! Comment faire rentrer 0,2 heure dans les emplois du temps ? Impossible, d’où l’artifice de faire faire aux certifiés 16,5 heures, ce qui, rapporté sur 18 heures, fait 18,15 heures, dont 0,15 heure payé en HSA. Cette pondération devait permettre de libérer 1,8 heure par semaine à ces mêmes certifiés pour de la conciliation, 1,8 heure fait par un autre enseignant qu’on aurait pu embaucher. Or, nous nous apercevons, au vu de la dernière version de la DHG qui nous a été proposée, qu’il n’y aura au mieux que quelques « Blocs de Moyens provisoires » assurés par des contractuels, des TZR ou des personnels en postes partagés. Cerise sur le gâteau, les moyens de cette pondération ne sont pas des moyens alloués en plus mais bien des moyens pris sur la DHG et sur les projets déjà grandement avancés dans le collège depuis de nombreuses années. Qu’est-ce que cela veut dire ? Tout simplement que les enseignants auront certes moins d’heures devant élèves (le nombre total de HSA étant en net recul tout de même) et qu’on va leur accorder cette heure et demie de concertation par semaine mais au détriment de la tenue des projets qui voient leurs dotation horaire diminuer. Autrement dit, plus d’heure de concertation qui sera effectivement payée pour préparer des projets qui ne pourront pas voir le jour par manque de moyens pour les mener à bien ! Cela se répète à l’envi dans les autres réseaux REP+ du département, Sévigné et Pons.
Côté REP, deux collèges entrent « dans la danse » : Camus et la Garrigole, mais sans réels moyens supplémentaires alloués, si ce n’est une prime pour chaque enseignant !
Si le Ministère de l’Éducation nationale voulait avoir la prétention de résoudre l’échec scolaire et de donner plus de moyens aux quartiers défavorisés, c’est bel et bien raté, Madame Najat Vallaud-Belkacem…